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Les exportations horlogères ont encore reculé de 17% en juillet. Un signal encourageant selon la Fédération de l’industrie horlogère suisse, mais qui ne doit pas faire oublier les incertitudes qui pèsent toujours sur la branche.
Une baisse moins marquée mais toujours significative pour les exportations horlogères affectées par le Covid-19. Dans ses statistiques du mois de juillet publiées jeudi matin, la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) indique que la baisse en valeur s’inscrit à 17% par rapport à l’année précédente, pour un total de 1,6 milliard de francs. En juin, le recul était de 35,1% et de 67,9% en mai.
«Nous nous attendions à ce que la situation s’améliore. Ces résultats globalement encourageants sont dans la ligne de ce que l’on pouvait espérer», indique au Temps Jean-Daniel Pasche, président de la FH. Il appelle toutefois à la prudence et relève que l’incertitude liée à la pandémie domine toujours au niveau mondial.
Croissance en Chine et au Royaume-Uni
Les principaux marchés ont connu une évolution «très disparate», indique la FH dans son communiqué. La croissance s’est encore renforcée en Chine à 59,1%, contre 47,7% en juin. Cela illustre, selon la fédération, «la reprise précoce de ce marché et le rapatriement progressif des achats effectués jusqu’ici à l’étranger», une analyse que partage Morgan Stanley.
Le Royaume-Uni affiche quant à lui une hausse de 2,5%, après des mois de baisse marquée. Un rebond qualifié d’étonnant par la fédération, en regard des autres débouchés du continent. Pour Olivier Müller, expert horloger chez LuxeConsult, cela s’explique notamment par «l’attractivité des prix pratiqués sur sol britannique, la faiblesse de la livre sterling et la présence de nombreux collectionneurs sur ce marché». L’Allemagne suit à -1,1%, alors que la FH relève une baisse «nettement plus négative» en Italie (-33,6%) et en France (-30,6%).
Les Etats-Unis ont pour leur part retrouvé une certaine stabilité, à -0,6%. En juin, le recul était encore de 57%. «Ce rebond démontre que le renforcement du commerce en ligne a permis de pallier la fermeture des boutiques physiques. Il s’agit d’une tendance forte et sans retour», analyse Olivier Müller. La situation s’est en revanche peu améliorée à Hongkong (-42,9%) et au Japon (-32,1%).
Haut de gamme porteur
L’érosion des volumes, qui se sont contractés de 35,6% en moyenne en juillet, est plus forte que celle observée en termes de valeur. Les montres dont la valeur à l’export se situe au-delà de 3000 francs s’en sortent le mieux avec une baisse de chiffre d’affaires de 11,1%, contre 36,3% pour les pièces à moins de 200 francs.
S’il juge lui aussi la tendance globale positive, Olivier Müller s’attend toujours à une baisse des exportations en valeur de l’ordre de 30% d’ici à la fin de l’année: «Les marques haut de gamme feront certainement mieux, avec un recul compris entre 15 et 20%, tandis que de nombreux petits acteurs enregistreront une baisse de 50 à 60%.»
Sur un plan global, le commerce extérieur de la Suisse a confirmé son redressement en juillet. Après une croissance de 7,4% en juin, les exportations ont progressé en l’espace d’un mois de 1,1% à 17,7 milliards de francs. Les importations ont quant à elles crû de 2,5%. La balance commerciale a bouclé sur un excédent de 2,6 milliards.
LE TEMPS
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