|
Le site industriel chaux-de-fonnier (NE) de Bulgari s’est délocalisé pour fusionner avec celui de Saignelégier (JU). La marque y a inauguré sa nouvelle manufacture agrandie et réaménagée ce vendredi
Semaine de réjouissances pour Bulgari: après avoir remporté deux prix jeudi au Grand Prix d’horlogerie de Genève, la marque joaillière inaugurait sa nouvelle manufacture horlogère à Saignelégier (JU) ce vendredi. L’usine loitchouse (de Saignelégier) a été agrandie et réaménagée pour accueillir l’usine chaux-de-fonnière, la première étant spécialisée dans la production de boîtes et de bracelets, la seconde dans celle des cadrans.
Ces deux activités – qui font partie de l'«habillage» dans le jargon horloger – sont donc désormais regroupées sous le même toit, suivant une «volonté de rationalisation et d’innovation», d’après une chargée de communication de la marque. Cent vingt personnes y sont employées.
«Fusion»
La création de ce «pôle habillage» consiste en «une fusion de ces deux expertises en une seule, et non en une juxtaposition», insiste Jean-Christophe Babin, directeur de Bulgari, qui rappelle que la marque fabrique presque intégralement tous les composants de ses montres. Cela permettra une réduction du temps de fabrication et de livraison. Le métier des employés concernés va-t-il évoluer? Oui et non: «Les employés continueront de mener les mêmes tâches, mais sur des produits différents», répond le directeur, ce qui représente un «énorme enrichissement».
Sur les quelque 40 employés de l’usine de cadrans à La Chaux-de-Fonds, sept n’ont pas pu ou voulu changer de lieu de travail (pour des raisons familiales et logistiques). Ces cas ont fait l’objet de négociations entre la direction de Bulgari et le syndicat Unia, et certains employés ont été transférés à l’interne.
Pas de licenciement
Aucun licenciement n’est donc à déplorer: «L’entreprise, qui applique la convention collective de travail, a proposé un plan social pour les collègues qui n’acceptaient pas d’aller à Saignelégier. Elle a joué le jeu de façon assez transparente», commente Derya Dursun, secrétaire syndicale industrie à La Chaux-de-Fonds.
C’est la troisième fois en quatre ans que la marque procède à des restructurations dans le cadre de son activité horlogère suisse. En 2015, la marque avait déjà fermé un autre site de production chaux-de-fonnier pour regrouper ses activités «mouvements mécaniques» sur le site vaudois de la vallée de Joux. En 2019, c’est le centre logistique de Neuchâtel qui a été délocalisé vers son autre centre logistique de Dublin.
Vendredi, les employés n’ont pas été conviés à l’inauguration jurassienne. «Nous avons déjà célébré ensemble l’ouverture de l’usine. On ne peut pas se permettre d’arrêter la production, surtout dans la période qui précède Noël», indique Jean-Christophe Babin.
Bulgari appartient au groupe français LVMH, à majorité entre les mains de son président et directeur général Bernard Arnault, plus grande fortune de France. Sans surprise, Jean-Christophe Babin ne donne pas de chiffres sur le poids financier de Bulgari, mais il précise qu’il est «énorme».
Le Temps |