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En moins de 15 ans, le sous-traitant basé à Develier a racheté une vingtaine d’entreprises afin d’accumuler différents savoir-faire mais aussi de se diversifier.
Entre 2006 et aujourd’hui, le groupe Acrotec a racheté une vingtaine d’entreprises, dont trois annoncées dernièrement. Un appétit qui semble grandissant puisque ces quatre dernières années, le sous-traitant horloger tourne à trois voire quatre acquisitions par an. « C’est un cas particulier dans le Jura. Ces dernières années, on voyait plutôt de grands groupes racheter des sous-traitants jurassiens et des centres de décision quitter la région. Acrotec va à contre-courant de cette tendance avec des acquisitions et un siège et centre de décision qui reste ici dans le Jura, c’est réjouissant », remarque le directeur de la Chambre de commerce et d’industrie du Jura, Pierre-Alain Berret.
Diversification dans le domaine médical
Les entreprises rachetées évoluent principalement dans le domaine horloger mais pas seulement. Plusieurs, dont deux rachetées dernièrement, opèrent dans le domaine médical. « C’est ce souci de diversification pour ne pas rester purement des sous-traitants horlogers et ne pas dépendre que de cette branche-là. Dans la région, beaucoup d’entreprises s’adressent quasi exclusivement à l’industrie horlogère », relève François Billig, le patron d’Acrotec. Dans l’horlogerie, son groupe a racheté des usines présentant à chaque fois des savoir-faire différents. Si bien qu’il est capable aujourd’hui de produire de nombreux composants. De là à créer intégralement sa propre montre ? « Non, on veut rester des sous-traitants. On ne veut pas fabriquer des produits finis parce que cela signifierait faire de la concurrence à nos clients actuels. Ils nous font vivre, ne les concurrençons pas ! », explique François Billig.
« Quelques avocats avaient l'intention de déplacer notre siège à Zoug »
« C’est très réjouissant car un groupe comme celui-ci va regrouper des compétences technologiques et les mettre en réseau ce qui donne une force d’innovation importante. C’est bénéfique pour l’investissement dans la région et pour l’emploi », se réjouit Pierre-Alain Berret. Acrotec a pris géographiquement une envergure nationale et dépasse désormais les 1’000 salariés. Une expansion qui continuera d’être piloté depuis le Jura promet le président du groupe. « On a quelques avocats zurichois qui avaient l’intention de déplacer notre siège social à Zoug. Mais c’est le Jura qui m’a accueilli il y a une vingtaine d’années quand je suis arrivé comme Français pour acquérir ma première société qui est Vardeco. Le centre décisionnel restera dans le Jura à Develier ». Preuve de cet attachement et engagement, un nouveau siège social est en cours de construction à Develier, une nouvelle usine de production pour sa société WatchDEC a été construite à Courgenay. La commune ajoulote va également accueillir un nouveau bâtiment dans le médical pour AFT, une autre de ses sociétés.
RFJ |