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Les principales sociétés helvétiques émettrices de dette demeurent dans l'ensemble en bonne santé, mais les incertitudes croissantes sur les perspectives conjoncturelles ou les comportements de consommation ont poussé les responsables à rationaliser leurs portefeuilles, note mardi Credit Suisse dans son Swiss Credit Handbook 2019.
La banque aux deux voiles relève ainsi une tendance à l'externalisation des affaires les moins stratégiques et au recentrement sur les activités les plus rentables ou prometteuses. Migros à titre d'exemple a mis en vente plusieurs de ses sociétés, avançant dans le cas de Globus une orientation vers le luxe devenue incompatible avec sa stratégie de grande distribution.
En autonomisant sa filiale ophtalmique Alcon, fortement orientée sur les dispositifs médicaux, Novartis peut désormais se concentrer sur son coeur de métier dans la pharmaceutique. Le conglomérat d'électrotechnique ABB a prévu de transférer à Hitachi sa division d'équipements pour réseaux électriques, préférant miser désormais sur la numérisation dans l'industrie et l'automatisation.
Lonza a mis l'accent sur la sous-traitance pour l'industrie pharmaceutique en se séparant des activités de traitement des eaux et en détachant l'unité Specialty Ingredients.
Toutes proportions gardées, le transformateur laitier Emmi a cédé des activités dans le transport de produits frais à Transgourmet et Bell s'est délesté de ses activités dans la charcuterie en Allemagne, égraine encore le rapport.
Trois coups de rabot
Les analystes de l'établissement zurichois n'ont relevé sur les douze derniers mois aucune de leurs appréciations des capacités d'endettement pour la septantaine d'entreprises couvertes. La note de l'organisateur d'évènements en difficulté MCH a toutefois été rabotée en deux temps, en décembre 2018 et en mars 2019. Implenia et Nestlé ont aussi fait l'objet de dégradations en février.
Deux sociétés ont rejoint le spectre de couverture suite à des émissions d'emprunts, avec de bonnes notes dans les deux cas. Le centre hospitalier Spital Männerdorf a levé 50 millions en janvier et le logisticien Kühne + Nagel 200 millions en juin.
Le volume total d'émission sur l'année 2018 a enflé de 5,4% sur un an à 58,9 milliards, sous l'influence principalement des emprunts en francs suisses contractés par les banques cantonales et les entreprises helvétiques. A l'inverse, les emprunteurs financiers et publics ont affiché une tendance à la retenue.
Sur les six premiers mois de 2019, les sociétés couvertes par Credit Suisse ont ralenti la cadence d'endettement, collectant un total de 3,3 milliards. Le tassement est attribué à des refinancements à des taux déjà faibles au cours des deux dernières années, assortis de niveaux de trésorerie élevés. Les incertitudes macroéconomiques n'enjoignent par ailleurs pas à s'exposer sur le marché des capitaux.
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