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La Chine reste une opportunité plus qu'une menace pour le secteur des machines-outils, car le savoir-faire européen est inégalé, estime le directeur général de Tornos, Michael Hauser. Dans une interview à AWP, il explique comment l'entreprise de Moutier a pu contourner la hausse des droits de douane liée au conflit sino-américain.
"Après que Donald Trump a relevé à 25% les taxes pour les produits importés de Chine aux Etats-Unis, nous avons effectué un transfert de production dans notre usine de Taïwan", a déclaré M. Hauser. Auparavant, les machines concernées étaient fabriquées sur le site chinois de Xi'an, non loin de Pékin, ouvert par Tornos en 2014.
Ce transfert partiel à Taïwan a permis à Tornos de passer largement entre les gouttes mais aussi mis en relief l'imprévisibilité et les difficultés des relations avec la Chine. "Vu l'importance du marché local, trois fois plus grand que celui de l'Europe, nous nous devons d'être sur place. Mais en Chine, tout peut changer d'un jour à l'autre, sans préavis, sur un simple décret du gouvernement", explique M. Hauser.
Le litige commercial entre les deux superpuissances fait du tort à tout le monde, poursuit-il. Mais en l'état actuel, l'impact pour le champion prévôtois des tours automatiques apparaît maîtrisable. "En ouvrant notre usine de Taïwan, nous avions déjà en tête qu'il fallait avoir un plan B en cas de problème en Chine", explique le dirigeant.
Le gros défi qui se pose est de trouver la main d'oeuvre technologique qualifiée. Toutes les machines produites par Tornos - destinées aux industries de l'électronique, du médical, de l'automobile et de la haute précision - sont connectées et hautement informatisées. "Quand un groupe comme Google à Zurich peut proposer un salaire moyen de 250'000 francs suisses, il n'est pas facile de garder nos développeurs", précise le directeur de Tornos.
AWP |