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L’emblématique patron du pôle horloger de LVMH Jean-Claude Biver, qui souffre de problèmes de santé depuis plusieurs mois, a annoncé mardi qu’il se retirait de la direction opérationnelle du groupe
Jean-Claude Biver, le PDG de la division montres de LVMH depuis 2014 – qui recouvre TAG Heuer, Hublot et Zenith – a déclaré jeudi qu’il renonçait à ses responsabilités au sein du groupe, confirmant des informations de presse.
«J’abandonne mes responsabilités opérationnelles mais je reste en tant que président non-exécutif de la division montres de LVMH et ses trois marques Zenith, Hublot et TAG Heuer», a précisé Jean-Claude Biver. Agé de 69 ans il souffre de problèmes de santé depuis plusieurs mois.
En 2014, à près de 65 ans, Jean-Claude Biver avait repris les commandes du pôle horlogerie de LVMH, qui comprend notamment les marques neuchâteloises TAG Heuer et Zenith.
Artisan du succès de Hublot
«Je ne couperai plus les oignons en pleurant tôt le matin dans la cuisine. J’arriverai plus tard pour voir s’ils sont prêts», a ajouté cette figure de l’industrie horlogère suisse. Il a été l’artisan du succès de Hublot, qu’il avait vendue à LVMH en 2008 pour près de 500 millions de francs, et du redressement de TAG Heuer grâce notamment à son repositionnement sur des modèles moins chers et au lancement de ses modèles de montres connectées. LVMH, numéro un mondial du luxe, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Un as du marketing
Jean-Claude Biver compte parmi les figures emblématiques de l'horlogerie suisse. Considéré comme un as du marketing, il a contribué durant sa riche carrière à l'essor spectaculaire de la branche.
Né en 1949 au Luxembourg, il s'installe avec sa famille en Suisse à l'âge de dix ans. Après des études à HEC Lausanne, il découvre le monde de l'horlogerie chez Audemars Piguet, dans la vallée de Joux.
Dans les années 1980, il ressuscite la marque Blancpain, moribonde suite à l'essor des montres à quartz. Il cède l'entreprise en 1992 au groupe SMH, ancêtre de Swatch Group, après avoir redonné vie à l'une des plus anciennes manufactures helvétiques.
Il devient progressivement le bras droit de Nicolas Hayek. Suite à son intégration à la direction de Swatch Group, il est chargé de redresser Omega, alors en complète désuétude après la crise des années 70. Il relance la marque biennoise en recourant notamment au placement de produits et au partenariat avec des célébrités.
Essor de Hublot
Mais Jean-Claude Biver décide en 2004 de quitter Swatch Group et de prendre une année sabbatique pour porter secours à l’horloger Franck Muller en pleine tempête. La pause est de courte durée. Ce communicateur hors pair, à l’enthousiasme contagieux, reprend la même année les rênes de la société vaudoise Hublot, alors obsolète.
Grâce à lui, la marque nyonnaise fait régulièrement la une des journaux. Il réussit un grand coup en décrochant le chronométrage officiel de l’Euro 2008. Hublot est cédée en 2008 au géant français du luxe LVMH pour près de 500 millions de francs.
Sous sa direction, le chiffre d’affaires de Hublot bondit de 25 millions en 2005 à 300 millions en 2011. Jean-Claude Biver cède début 2012 sa direction opérationnelle à Ricardo Guadalupe.
Bourreau de travail
«Il y a un temps pour apprendre, un temps pour faire, un temps pour transmettre et un temps pour quitter», déclare-t-il à l’époque. Ce bourreau de travail ne veut toutefois pas entendre parler de retraite, puisqu’il reste à la présidence de la marque vaudoise, souhaitant poursuivre jusqu’à 70 ans si sa santé le permet.
Jean-Claude Biver reste notamment porte-parole officiel de la marque. L’homme, qui dit fonctionner à la passion, fixe comme priorité pour les prochaines années de conquérir la Chine, un marché où selon ses dires, le groupe est très en retard.
Ce passage de témoin lui permet de souffler un peu suite à des pépins de santé. Le président de Hublot souffre d’une fragilité chronique des poumons, causée par une légionellose, contractée voici quinze ans.
Nouveau défi
A près de 65 ans, Jean-Claude Biver s’était lancé un ultime défi en prenant les commandes du pôle horlogerie de LVMH, qui comprend notamment les marques neuchâteloises TAG Heuer et Zenith. Il n’abandonne pas pour autant la présidence de Hublot.
Dans un secteur réputé pour sa discrétion, Jean-Claude Biver détonne par son ouverture et sa disponibilité, autant de qualités qui le rendent omniprésent dans les médias.
Grand amateur de vin, une passion héritée de son grand-père vigneron, le Luxembourgeois d’origine possède une collection exceptionnelle de Château d’Yquem. Il est également réputé pour produire son propre fromage d’alpage à son chalet de la Neuvaz, dans le Canton de Vaud.
LE TEMPS
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