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La marque de Schaffhouse, qui fête ses 150 ans en 2018, a inauguré une nouvelle usine de 13'500 m2.
Fais-moi visiter ta manufacture et je te dirais qui tu es... Quand elle choisit de s'agrandir, une marque horlogère insuffle toujours une partie de son âme dans sa nouvelle «maison». En plus de son savoir-faire, elle y injecte son ADN. À la sortie de Schaffhouse, sur cette route qui mène vers l'Allemagne, IWC n'a pas fait autrement. Après 21 mois de travaux, et un investissement total de 42 millions de francs, elle vient d'inaugurer sa manufacture de 13'500 m2 en présence des autorités cantonales et de l'un de ses ambassadeurs, l'ancien cycliste suisse Fabian Cancellara, arrivé avec un plâtre à la jambe gauche et deux béquilles. Alléchées par le cocktail dînatoire servi avant les discours officiels, les guêpes se sont aussi invitées à la fête...
Sous un seul toit
«Les possibilités d'expansion au cœur de la vieille ville de Schaffhouse étaient restreintes», explique Chris Grainger-Herr, CEO de la marque, afin de justifier l'emplacement de la manufacture à Merishausen. «Soit nous procédions à la surélévation de notre quartier général, soit nous trouvions un lieu à l'extérieur de la cité.» Pour IWC, il était surtout important de pouvoir réunir, sous un seul et même toit, et sur deux étages, tout son flux de fabrication: si l’assemblage final aura toujours lieu au siège central, à la Baumgartenstrasse, tout est désormais produit dans ce «vaisseau amiral» flambant neuf. Des composants aux boîtiers jusqu’à l’assemblage des calibres.
«Cela nous offrira plus de flexibilité, plus d’efficacité», fait observer le CEO au moment de lancer la visite. «Tous les départements seront aussi proches les uns des autres, ce qui facilitera la communication dans l’entreprise.» Cette manufacture permettra également à IWC de gérer une future croissance de son personnel: si 238 employés y travaillent aujourd’hui, son potentiel est de 400 places. De quoi voir venir...
La visite commence dans le hall pharaonique, avec ses neuf mètres de hauteur, où trônent les portraits de tous les patrons de la marque, de Florentine Ariosto Jones, fondateur d’IWC en 1868, à... Georges Kern. Dans un premier couloir, on remarque un tableau inspiré de la Sainte Cène, avec Kurt Klaus, l’horloger créateur de la légendaire Da Vinci, installé au centre d’une longue table, entouré de ses «disciples»: tous les ambassadeurs de la marque schaffhousoise qu’on a pris l’habitude de croiser sur le tapis rouge du SIHH. D’Adriana Lima à Dev Patel. De Ronan Keating à Karolina Kurkova.
Un esprit «lab like»
À Schaffhouse, l’atmosphère est moins glamour. Dès la première porte, on a le sentiment de pénétrer dans un hôpital. Murs blancs, sols immaculés... L’environnement est quelque peu aseptisé. Voire fonctionnel. Chris Grainger-Herr parlera plutôt d’un esprit «lab like» – «comme un laboratoire». Architecte de formation, le CEO a d’ailleurs participé à l’élaboration des plans de l’édifice – dont l’extérieur, avec ses larges vitrages et ses avant-toits en béton recouverts de bois, lui donne le caractère d’une villa avec véranda. «J’ai contribué aux premiers concepts pour l’aspect extérieur du bâtiment et lui ai donné sa direction architecturale de base.» L’homme s’est d’ailleurs inspiré des pavillons d’exposition d’art moderne qu’il a pu visiter au cours de ses voyages. «Ce style convient très bien à notre marque!»
Si les boîtiers sont produits au sous-sol, le premier étage est à 100% dédié au cœur des montres: leur mouvement. Où savoir-faire horloger et haute technologie vont de paire. Deux univers qui résument l’histoire de la marque IWC.
Par Jean-Daniel Sallin
24heures.ch
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